La création de ses propres couleurs en peinture est une pratique fascinante qui plonge les artistes aux racines mêmes de leur art.
Au-delà du simple geste de peindre, il s’agit d’une démarche intime et profonde permettant de connecter avec la matière, d’en comprendre les subtilités et les innombrables possibilités.
Faire ses propres couleurs, c’est aussi s’affranchir des limites imposées par les palettes préfabriquées, explorant ainsi des nuances uniques qui confèrent une dimension personnelle et originale à l’œuvre.
Cet artisanat enrichit non seulement la pratique artistique mais favorise également une meilleure compréhension des couleurs, de leur composition et de leur interaction. De plus, cela permet d’adapter la consistance et la saturation selon les besoins spécifiques de chaque projet.
Découvrons ensemble comment faire ses propres couleurs en peinture
Faire du jaune
Pour faire de la couleur jaune, commencez par vous procurer des pigments jaunes purs, comme la cadmium jaune ou la jaune de Naples.
Ces pigments offrent une richesse de ton et une opacité variable selon leur nature. Mélangez le pigment avec un liant – huile de lin pour la peinture à l’huile ou gomme arabique pour l’aquarelle – jusqu’à obtenir une consistance homogène.
Ajustez la quantité de liant pour modifier la transparence ou l’opacité de votre jaune. Pour éclaircir, ajoutez un peu de blanc de titane; pour assombrir ou altérer légèrement la teinte, une pointe de bleu ou de rouge peut être introduite.
Faire du beige
Pour faire de la couleur beige, il vous faudra mélanger du jaune avec une petite quantité de rouge, puis ajouter du blanc pour éclaircir la teinte obtenue.
Le beige étant une couleur neutre et douce, le choix des pigments de départ peut varier pour créer des nuances chaudes ou froides. Un jaune ocre avec un rouge terre, comme la terre de Sienne, peut servir de base.
Incorporez ensuite progressivement du blanc de titane jusqu’à ce que la couleur désirée soit atteinte. Le beige peut nécessiter des ajustements fins, donc ajoutez les couleurs progressivement.
Faire du rose
Pour faire de la couleur rose, la base est un rouge que l’on va éclaircir avec du blanc.
Le choix du rouge influence la teinte finale du rose : un rouge carmin donnera un rose vif et lumineux, tandis qu’un rouge plus sombre comme le rouge d’alizarine produira un rose plus profond et nuancé.
Commencez par mélanger une petite quantité de rouge avec une plus grande proportion de blanc de titane, ajustant la quantité de rouge jusqu’à obtenir la nuance précise de rose souhaitée. Pour des roses plus chauds, une touche de jaune peut être ajoutée.
Faire du rouge
Faire de la couleur rouge pure demande de choisir le bon pigment rouge, comme le rouge cadmium ou le carmin.
Ces pigments, utilisés seuls, fournissent déjà des rouges intenses et profonds. Pour les teintes de rouge spécifiques, on peut modifier légèrement la couleur en ajoutant une très petite quantité de jaune (pour un rouge plus orangé) ou de bleu (pour un rouge plus pourpre).
Le mélange doit être fait avec précaution pour ne pas altérer outre mesure l’intensité du rouge.
Faire du violet
Pour faire de la couleur violet, il vous faudra mélanger du bleu et du rouge en proportions variables selon la nuance désirée. Un bleu comme l’outremer ou le cobalt, combiné à un rouge carmin ou quinacridone, offre une base idéale.
Commencez avec une prédominance de rouge, ajoutez le bleu progressivement jusqu’à atteindre le ton souhaité. Pour un violet plus clair ou plus doux, intégrez du blanc de titane. Jouer avec les proportions permet de découvrir toute une gamme de violets, des plus chauds aux plus froids.